Dans les Évangiles, les plantes sont souvent le sujet de paraboles. Elles sillonnent l’Ancien et le Nouveau Testament, car elles sont porteuses de clés et de valeurs que le Seigneur souhaite nous enseigner. Quels précieux mystères cachent-elles ?
Le palmier
« Les justes croissent comme le palmier, ils s’élèvent comme le cèdre du Liban. Plantés dans la maison de l’Éternel, ils prospèrent dans les parvis de notre Dieu ; ils portent encore des fruits dans la vieillesse, ils sont pleins de sève et verdoyants, pour faire connaître que l’Éternel est juste. »
Psaume 92 : 13-16
L’homme juste, enraciné dans la Parole de Dieu, est comparé à un arbre de par sa stabilité et sa fécondité spirituelle. Le Seigneur emploie notamment l’image du palmier. Les palmiers développent un grand réseau racinaire pendant deux à cinq ans. Durant cette période, le palmier semble presque « immobile » en surface, car il y a peu de croissance visible et peu de feuilles nouvelles… Toutefois, sous terre, un véritable miracle silencieux s’accomplit ! Ses racines peuvent s’enfoncer jusqu’à environ 3 mètres de profondeur et s’étendre sur 10 à 15 mètres, cherchant l’eau et les nutriments. Sans cet enracinement, le tronc haut et souple du palmier ne résisterait ni aux tempêtes ni aux sécheresses. Cette réalité scientifique évoque le conseil de Jérémie : « Béni soit l’homme qui se confie en l’Éternel, et dont l’Éternel est l’espérance ! Il est comme un arbre planté près des eaux, et qui étend ses racines vers le courant ; il ne voit point venir la chaleur, et son feuillage reste vert. » (Jérémie 17:7-8) Nous sommes appelés à nous enraciner profondément en Christ, la source de la vie.
Le cèdre du Liban
Le juste est également associé au cèdre, de par sa force, sa grandeur, sa permanence. Le cèdre du Liban peut s’élever jusqu’à 50 mètres, contre 35 mètres environ pour le chêne. Le bois de cèdre était considéré comme un matériau noble. En effet, il était utilisé pour la fabrication du temple. Ce bois antibactérien et antifongique est réputé pour résister à la pourriture et pour repousser les insectes. C’est pourquoi, dans le temps, on privilégiait ce matériau pour la fabrication d’armoire, de coffre à linge, afin d’éloigner les parasites. Le cèdre servait aussi dans certains rituels de purification, lors de l’ancienne alliance : « On prendra du bois de cèdre, de l’hysope et du cramoisi, et on les jettera dans le feu qui brûle la vache rousse » (Nombres 19 : 6). La comparaison entre le juste, qui enracine sa foi en Christ et le cèdre du Liban est, de fait, riche de sens ! Nous sommes le temple de Dieu, et le Saint-Esprit nous purifie de la corruption, jour après jour, car : « Quiconque est né de Dieu ne commet pas le péché parce que sa semence demeure en lui ; il ne peut pécher, étant né de Dieu. » (1 Jean 3 : 9). Le chrétien est destiné à l’incorruptibilité, par la grâce de l’Éternel.

L’arbre sec et l’arbre fertile
« Car s’ils font ces choses au bois vert, qu’arrivera-t-il au bois sec ? »
Luc 23 : 31
Au moment de vivre sa passion, Jésus-Christ confie cette préoccupation aux femmes qui pleurent son calvaire, le long du chemin de croix. Jésus-Christ symbolisait le bois vert, étant parfait et sans péché. Toutefois, il a vécu de grandes souffrances pour le salut du monde, portant sur Lui notre châtiment, afin que nous soyons sauvés. Mais, le bois sec, possiblement symbole de l’homme corrompu, connaîtra un sort plus terrible encore, étant définitivement séparé de Dieu… Même au seuil extrême de sa souffrance, Jésus, dans son amour, pensent aux hommes perdus, avant lui-même. C’est sur eux, qu’il faudrait s’apitoyer ! À plusieurs reprises, Jésus nous alerte sur l’infertilité spirituelle : « Voyant un figuier sur le chemin, il s’en approcha ; mais il n’y trouva que des feuilles, et il lui dit : Que jamais fruit ne naisse de toi ! Et à l’instant le figuier sécha. » (Luc 23 : 31). À celui qui n’a pas, on retire ce qu’il a… « Il dit aussi cette parabole : Un homme avait un figuier planté dans sa vigne. Il vint pour y chercher du fruit, et il n’en trouva point. Alors il dit au vigneron : Voilà trois ans que je viens chercher du fruit à ce figuier, et je n’en trouve point. Coupe-le : pourquoi occupe-t-il la terre inutilement ? Le vigneron lui répondit : Seigneur, laisse-le encore cette année ; je creuserai tout autour, et j’y mettrai du fumier. Peut-être à l’avenir donnera-t-il du fruit ; sinon, tu le couperas. » (Luc 13 : 6-9). Les fruits de l’Esprit sont divers, comme nous l’enseigne l’épitre aux Galates, tels que l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bénignité, la fidélité, la douceur, la tempérance. Dieu continue de nous fertiliser, par son Esprit-Saint, espérant nous voir porter du fruit en abondance. Il suffit de s’abandonner, et de souhaiter, par-dessus tout, que sa volonté soit faite !
Le grain de sénevé
« Il leur proposa une autre parabole, et il dit : Le royaume des cieux est semblable à un grain de sénevé qu’un homme a pris et semé dans son champ. C’est la plus petite de toutes les semences ; mais, quand il a poussé, il est plus grand que les légumes et devient un arbre, de sorte que les oiseaux du ciel viennent habiter dans ses branches. »
Matthieu 13 : 31-32
Le plant de moutarde (sénevé) peut atteindre environ 1 mètre de hauteur. Cette parabole illustre une croissance spectaculaire, qui reflète la Toute-Puissance de Dieu. De l’ordinaire, Dieu déploie l’extraordinaire. De l’insignifiant, Il fait surgir le grand. Jésus affirme même que la foi de la taille d’un grain de moutarde pourrait déplacer une montagne ! Le grain de sénevé mesure 1 à 2 millimètres. Le Mont Everest, lui, mesure 8, 849 kilomètres de hauteur environ ; la montagne est donc 8 849 000 fois plus haute que le grain. Cette image doit nous encourager ; Dieu n’attend pas beaucoup de nous pour accomplir des prodiges, et pour faire venir le Royaume des Cieux sur Terre.

La vigne
« Je suis le cep, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi porte beaucoup de fruit. » Jean 15:5
La vigne symbolise le Christ, et nous sommes ses sarments, autrement dit, ses branches. L’apôtre Paul affirmait que nous sommes les membres du corps du Christ. Nous ne pouvons donc survivre, si nous ne demeurons attachés à Lui. Ni une femme, ni un homme, ni un pasteur, ni un prêtre, ni même un saint peut nous apporter la vie, mais bien le Christ Lui-même, qui est le salut incarné. Par son Esprit-Saint, nous portons du fruit !
L’olivier
« Eux de même, s’ils ne persistent pas dans l’incrédulité, ils seront entés ; car Dieu est puissant pour les enter de nouveau. Si toi, tu as été coupé de l’olivier naturellement sauvage, et enté contrairement à ta nature sur l’olivier franc, à plus forte raison eux seront-ils entés selon leur nature sur leur propre olivier. »
Romains 11 : 23-24
Les saints sont greffés à Dieu, comme une branche l’est à l’arbre sain. Dans cette métaphore, les non-juifs devenus croyants (autrement dit, les chrétiens !) sont coupés du monde ténébreux, pour être transposés dans le Royaume de Dieu. Ils sont ainsi greffés à « l’arbre franc ». C’est une véritable grâce ! Dans cet extrait, Paul affirme que les juifs ont déjà une nature divine, et qu’il leur suffit de reconnaître le Christ pour être pleinement unis à Dieu, pour être donc une partie intégrante de « l’arbre franc ». L’huile d’olive, quant à elle, représente l’Esprit-Saint. Il est nécessaire de presser et d’écraser son fruit pour en obtenir le suc, de même, Jésus a dû être brisé, afin que l’Esprit-Saint soit répandu sur les hommes.
Le blé et l’ivraie
« Il leur proposa une autre parabole, et il dit : Le royaume des cieux est semblable à un homme qui a semé une bonne semence dans son champ. Mais, pendant que les gens dormaient, son ennemi vint, sema de l’ivraie parmi le blé, et s’en alla. Lorsque l’herbe eut poussé et donné du fruit, l’ivraie parut aussi. Les serviteurs du maître de la maison vinrent lui dire : Seigneur, n’as-tu pas semé une bonne semence dans ton champ ? D’où vient donc qu’il y a de l’ivraie ? Il leur répondit : C’est un ennemi qui a fait cela. Et les serviteurs lui dirent : Veux-tu que nous allions l’arracher ? Non, dit-il, de peur qu’en arrachant l’ivraie, vous ne déraciniez en même temps le blé. Laissez croître ensemble l’un et l’autre jusqu’à la moisson, et, à l’époque de la moisson, je dirai aux moissonneurs : Arrachez d’abord l’ivraie, et liez-la en gerbes pour la brûler, mais amassez le blé dans mon grenier. »
Matthieu 13 : 24-30
La terre est souvent comparée à un champ fertile, où grandissent deux types de plante : le blé, et l’ivraie. Le blé est un symbole positif, car c’est à partir de ses grains que nous fabriquons le pain. Ce n’est pas sans rappeler le pain vivant, qu’incarne Christ, et dont nous nous nourrissons chaque dimanche. L’ivraie, en revanche, est une herbe nuisible qui pousse au milieu du blé et lui ressemble beaucoup pendant la croissance. Tant qu’elle est jeune, on la confond facilement avec le blé. Mais en mûrissant, on voit la différence : le blé se penche sous le poids de ses grains dorés ; l’ivraie reste droite, stérile, avec des graines toxiques si on les mange. C’est donc une mauvaise herbe, d’apparence trompeuse. Cela peut symboliser les faux croyants, ou les cœurs endurcis et hypocrites. Dans cette parabole, la moisson représente le jugement dernier, où les disciples et les adorateurs de Christ seront séparés des autres. La moisson peut également représenter notre œuvre missionnaire, dans le temps présent : « La moisson est grande, mais il y a peu d’ouvriers » (Matthieu 9 : 37) En effet, Dieu souhaite envoyer des ouvriers, afin de récolter les âmes mûres pour le Royaume en annonçant le Christ. Les hommes et les femmes qui nous entourent ont soif d’entendre Jésus ressuscité, capable d’accomplir des miracles et de nous offrir la vie éternelle. Nous devons être les ouvriers qui conduisent les malades à la seule source, le Christ : « Jésus, l’ayant vu couché, et sachant qu’il était malade depuis longtemps, lui dit : Veux-tu être guéri ? Le malade lui répondit : Seigneur, je n’ai personne pour me jeter dans la piscine quand l’eau est agitée, et, pendant que j’y vais, un autre descend avant moi. Lève-toi, lui dit Jésus, prends ton lit, et marche. Aussitôt cet homme fut guéri; il prit son lit, et marcha. » (Jean 5:6-8) Et vous, voudriez-vous accompagner les malades à la source ?
Le lis des champs
« Et pourquoi vous inquiéter au sujet du vêtement ? Considérez comment croissent les lis des champs : ils ne travaillent ni ne filent ; cependant je vous dis que Salomon même, dans toute sa gloire, n’a pas été vêtu comme l’un d’eux. Si Dieu revêt ainsi l’herbe des champs, qui existe aujourd’hui et qui demain sera jetée au four, ne vous vêtira-t-il pas à plus forte raison, gens de peu de foi ? »
Matthieu 6 : 28-30
C’est Dieu qui peint le ciel et l’orne d’or. C’est Lui qui peint sur les pétales, les feuilles les mille et une formes qui nous enchantent. Tout ce que Son Esprit conçoit est merveilleux et parfait. Il nous invite à observer le monde, pour nous souvenir que tout dépend de Lui. De même que sur la faune et la flore, le Seigneur veille sur nous, Lui qui n’a pas hésité à offrir son Fils pour le salut du monde. Il veille sur notre éternité, comme sur nos banalités. Il veille sur notre coeur comme sur notre quotidien, pour que nous ne manquions de rien. Toutes nos préoccupations peuvent alors être tournés vers le Royaume.

La nature nous transmet bon nombre d’enseignements, afin que nous puissions comprendre la pensée du Christ. Lui qui a régi les lois de l’univers, souhaite étendre notre intelligence et notre cœur, afin que nous puissions être parfaitement unis au Père.
