Les métaphores bibliques font souvent référence à la faune et à la flore pour enseigner les mystères divins. Quels mystères divins cache l’olivier ?
L’olivier, cela nous fait songer à la Méditerranée, à la cuisine de la mama, au soleil qui dore la peau, au chant mélodieux des cigales. Au-delà de ces échos chaleureux, l’olivier est riche de symboles spirituels. C’est une branche d’olivier qu’est venue apporter la colombe à Noé, pour annoncer la terre nouvelle, à la suite du Déluge. Ce symbole d’espoir figure également sur le drapeau de l’ONU ; les rameaux entourent le monde comme deux bras, pour une tendre embrassade.

La mention de l’olivier
« Car l’Éternel, ton Dieu, va te faire entrer dans un bon pays, pays de cours d’eau, de sources et de lacs, qui jaillissent dans les vallées et dans les montagnes ; pays de froment, d’orge, de vignes, de figuiers et de grenadiers ; pays d’oliviers et de miel ; pays où tu mangeras du pain avec abondance, où tu ne manqueras de rien »
Deutéronome 8 : 7 – 9

Le terme זַיִת (zayith) en hébreu désigne l’olive ou l’olivier. Il pourrait dériver du terme זָהָב (zahab) en hébreu, qui signifie « or ». Ce rapprochement est certainement dû au côté chatoyant de l’huile.
L’olivier fertile et nourrissant
L’olivier est utilisé pour décrire la Terre promise, terre de bénédiction annonçant une vie d’abondance au peuple hébreu. « Ce pays d’olivier et de miel » est une manifestation de l’affection de Dieu pour son peuple. Il a préparé, comme une mère préparant une chambre d’enfant, un lieu sûr où son rejeton ne manquerait de rien.
L’olivier est un arbre à préserver. En effet, il fait l’objet d’une loi qui interdit de le détruire, même lors d’une crise, comme un siège militaire :
- Deutéronome 20 : 19 « Si tu fais un long siège pour t’emparer d’une ville avec laquelle tu es en guerre, tu ne détruiras point les arbres en y portant la hache, tu t’en nourriras et tu ne les abattras point ; car l’arbre des champs est-il un homme pour être assiégé par toi ? Mais tu pourras détruire et abattre les arbres que tu sauras ne pas être des arbres servant à la nourriture […] »
Cette loi souligne également la place de l’homme dans la création, dont il est responsable. Il se doit de préserver ce qui procure la vie. L’olivier est un arbre fertile, capable de créer plusieurs dizaines de kilos d’olives. De sorte qu’il permet d’exercer la charité envers son prochain. Dans le Deutéronome, il est mentionné que le peuple devait laisser une part de ses récoltes aux pauvres :
- Deutéronome 24 : 20 « Quand tu secoueras tes oliviers, tu ne cueilleras point ensuite les fruits restés aux branches : ils seront pour l’étranger, pour l’orphelin et pour la veuve. »
L’olivier permet de bénir !

L’olivier comme symbole de bénédiction
Symbole de bénédiction, l’olivier était indispensable pour les rituels sacrés. En effet, l’huile d’olive était, entre autres, utilisée pour l’onction des rois, des prêtres et des prophètes choisis par Dieu. Dans l’Exode, nous pouvons trouver cette recette de l’huile d’onction :
- Exode 30 : 25 « Tu feras avec cela une huile pour l’onction sainte, composition de parfums selon l’art du parfumeur ; ce sera l’huile pour l’onction sainte. »
Par ailleurs, dans la tradition, le mont des Oliviers, où Jésus, Roi des rois, offrait ses enseignements, est aussi appelé le mont de l’Onction. C’est à cet endroit même que le retour du Christ est annoncé :
- Zacharie 14 :4 « Ses pieds se poseront en ce jour sur la montagne des oliviers, qui est vis-à-vis de Jérusalem, du côté de l’orient ; La montagne des oliviers se fendra par le milieu, à l’orient et à l’occident, et il se formera une très grande vallée : une moitié de la montagne reculera vers le septentrion, et une moitié vers le midi. »
La Ménorah, chandelier à sept branches, entreposé dans le Lieu Saint du Temple, allumé par de l’huile pure, illustre sa fonction sacrée. Dans l’Apocalypse, les chandeliers représentent les églises du Christ dans le monde. Les églises aussi sont entretenues par l’huile du Saint-Esprit, qui découle de la passion du Christ. L’huile est, en effet, une image de l’Esprit-Saint. Le jardin de Gethsémani, en araméen, peut se traduire par « le pressoir à huile ». Sans ce sacrifice, le Saint-Esprit n’aurait pu être envoyé du Ciel pour loger dans le cœur des croyants.

L’olivier comme incarnation d’Israël
Souvent, l’olivier est une métaphore pour désigner le peuple juif.
- Psaume 128 : 3 « Ta femme est comme une vigne féconde dans l’intérieur de ta maison ; tes fils sont comme des plants d’olivier, autour de ta table. »
À cause de l’idolâtrie, de l’hypocrisie religieuse, de la violence omniprésente, et de l’endurcissement des cœurs, Dieu se dresse contre son peuple pour le corriger ; ce verset illustre également la peine que Dieu éprouve à l’égard des siens, qu’il voyait glorieux avant leur chute :
- Jérémie 11 : 16 « Olivier verdoyant, remarquable par la beauté de son fruit, tel est le nom que t’avait donné l’Éternel ; au bruit d’un grand fracas, il l’embrase par le feu, et ses rameaux sont brisés. »
Dans l’épître aux Romains, l’on désigne les juifs par l’appellation « olivier franc ». Le mot « franc », en grec, se traduit par καλλιέλαιος (kallielaios), mot qui vient de καλλίον (kallion) signifiant meilleur et de ἐλαία (elaia) signifiant olivier. Dieu greffe les chrétiens au meilleur olivier, que représente le vieux tronc du judaïsme, pour les bénir en Jésus-Christ.
En somme, l’olivier permet à Dieu d’illustrer certains mystères divins. L’olivier est fertile, et produit beaucoup de fruits nobles. Il est vecteur d’onction, par son huile, que représente le Saint-Esprit. Il peut incarner le peuple juif, que Dieu chérit tant.
On vous laisse avec ce petit extrait des Misérables, qui fait mention de l’agonie de Jésus au jardin de Gethsémani, dressant un parallèle entre le Christ et Jean Valjean. Ce dernier doit choisir entre se dénoncer pour sauver un homme ou bien se taire pour sauver sa vie :
« Ainsi se débattait sous l’angoisse cette malheureuse âme. Dix-huit cents ans avant cet homme infortuné, l’être mystérieux, en qui se résument toutes les saintetés et toutes les souffrances de l’humanité, avait aussi lui, pendant que les oliviers frémissaient au vent farouche de l’infini, longtemps écarté de la main l’effrayant calice qui lui apparaissait ruisselant d’ombre et débordant de ténèbres dans des profondeurs pleines d’étoiles. »
Malgré ces ténèbres, une lumière éternelle a surgi, en Christ, qui a accepté de prendre notre place sur la croix pour notre salut !
